VERS UN CAFÉ ASSOCIATIF POUR ET PAR LES HABITANTS
Notre rêve ? Transformer l’ancienne maison du vaguemestre en café de quartier
La Maison du Colonel est un projet d’extension et de réhabilitation d’une petite maison située quartier Elbeuf à Amiens, en vue d’en faire un « café associatif ». Chaque étape du projet est conçue de manière participative et créative.
Le lieu de l’utopie ? En plein cœur du Quartier Elbeuf Lescouvé
Elbeuf est un territoire enclavé en voie de paupérisation, placé en « veille active » dans le cadre du contrat de ville en raison des caractéristiques socio-économiques de sa population. Son implantation le situe au carrefour de différentes dynamiques du quartier et en fait donc un « lieu-phare« , qui permettra, nous l’espérons, de rompre l’isolement de certains habitants.
Les rêv’acteurs ? Un collectif d’habitants accompagnés d’architectes et
d’artistes
Un collectif composé d’habitants et de bénévoles non habitants aidé par la Briqueterie – fabrique artistique, collectif d’artistes et d’associations – ayant œuvré comme « couveuse » du projet en 2014-2015 (avant la création de l’association « La maison du Colonel »).
Trois architectes : deux amiénois – Murmur Architecture et Antoine Jacquemart – et un architecte et artiste japonais : Kinya Maruyama.
Nos objectifs :
1 – Fédérer les habitants, les associations, les personnes travaillant dans le quartier et alentour.
2 – rénover et aménager le lieu de façon participative.
3 – grâce à l’intervention d’un artiste international et d’artistes locaux, mettre en valeur le lieu, le
quartier, la ville. Mise en place d’ateliers artistiques avec les habitants. Transformer le café associatif
en endroit agréable à fréquenter, en curiosité à visiter.
UN CAFE « ŒUVRE » OÙ LA CULTURE EST VECTEUR DE LIEN SOCIAL
Le rêve que nous faisons est celui d’un café ouvert à tous ; un café voulu, dessiné, conçu et construit par les habitants. Un café qui sera donc une œuvre en soi, auto-construite et citoyenne, une œuvre d’utilité sociale, vivante et appropriable par tous. Nous envisageons la culture comme un mode d’expression permettant à chacun de se réapproprier son espace de vie, par l’imaginaire et le rêve. Cette aventure culturelle est accompagnée par Kinya Maruyama, adepte d’une architecture participative et des ateliers collectifs de construction.
Kinya Maruyama, catalyseur du projet
Kinya donne l’impulsion du rêve, offre une liberté d’action. Avec lui, le quartier s’ouvre au monde et à une certaine idée de l’acte architectural et artistique. Car il manie l’architecture comme un musicien de jazz : il improvise, réajuste, modifie, toujours soucieux d’intégrer les gens, le contexte et l’environnement. Le processus de design « Aimai Moko » qu’il affectionne est emblématique de cette démarche, à travers l’animation d’ateliers participatifs où la réflexion naît des échanges collectifs et des expérimentations.
Kinya est né à Tokyo en 1939. Découvert en France lors de ses interventions au Lieu Unique en 2001, et en 2007 et 2009 dans le cadre de la biennale d’art contemporain Estuaire Nantes/Saint-Nazaire, il est le créateur du Jardin Etoilé de Paimboeuf en 2009. Il intervient régulièrement au festival Grain d’Isère avec l’Ecole d’architecture de Grenoble. Pourtant, cela fait 50 ans qu’il parcourt le monde, animant des ateliers de construction avec des étudiants, des professionnels ou des bénévoles. Lors de ces « workshops », méthode qu’il expérimente depuis les années 1960, il transmet son savoir et sa passion, impulsant des constructions collectives qui requalifient l’espace urbain :
« Lorsque l’on travaille, on n’a guère le temps de transmettre son savoir-faire. Un workshop donne l’occasion de montrer ce que l’on fait et comment on le fait, en même temps qu’il permet de vivre ensemble une expérience. Apprendre ce n’est pas tant étudier que copier le maître. Mais c’est aussi une aventure. Et un workshop, c’est cela. On y apprend à être adaptables, flexibles, voire opportunistes pour pouvoir faire face aux aléas, être capables d’improviser… comme un musicien de jazz. »
Il a construit plus de quatre-vingts bâtiments certains souvent modestes mais jamais anodins et enseigne aujourd’hui à l’Université de Waseda, Arts and Architecture School, à Tokyo.
Kinya a le regard curieux et rêveur de celui qui n’a jamais fini de s’émerveiller. Une poésie qu’il consigne dans un carnet de croquis qui ne le quitte jamais. Son carnet c’est aussi le terrain d’essai de ses idées : elles y apparaissent et s’y précisent.
L’architecture qu’il affectionne est un étonnant mélange de fantaisie et de tradition, à l’image du Team Zoo, l’association d’architectes à laquelle il participe. L’Atelier Mobile du Team Zoo fondé en 1969 considère la construction non comme un objet mais comme un milieu d’échanges : chacune doit être unique, fruit d’un lieu, d’un climat, d’un usage et d’un instant.